Une douce brume, ainsi qu’une vague de froid, caressait les buildings de Séoul. Les habitants portaient les blousons et toute la panoplie pour combattre cette fraicheur digne d’un soir d’hiver. La nuit commençait à déferler sur la ville qui ne dormait jamais. Un frisson parcourut mon échine, rendant mon corps tout tremblant. Sokonie était partie avec Nonore, ainsi que tout le groupe, depuis bientôt trois heures. Ils voulaient s’entrainer et m’avait proposé de les accompagner tout de même mais j’avais décliné leur invitation. Depuis bientôt deux jours, j’étais fiévreuse et la température ne cessait de monter. J’atteignais bientôt les quarante degrés selon le thermomètre.

Je sortis de ma chambre pour me préparer une tisane afin de faire passer le goût du médicament. Cependant, il était impossible de retrouver les antibiotiques que Monsieur Khen m’avait prescrits lors de ma consultation.

« - Où est-ce que je les ai mis bon sang ? »

Pendant une dizaine de minutes, je cherchai dans tous les recoins de la cuisine ainsi que dans ceux du salon. La fièvre se faisait de plus en plus insistante. Monsieur Khen m’avait expliqué que vu le climat qui régnait dehors, il était normal d’attraper un virus. Beaucoup de personnes étaient dans le même cas que moi.
Mon front devenait mouillé, mes mains étaient moites. Aucune autre possibilité n’était envisageable. Je devais sortir en ville pour me chercher de nouveaux médicaments. J’étais affublée d’un gros jogging appartenant à Zelo et du grand manteau de Jason. Le vent claquait sur mon visage. Cela me provoqua des rougeurs sur le nez et les joues. Je n’étais pas très loin de la pharmacie, quand soudain, ma vision se troubla. La panique commençait à monter. Malgré cela, je décidai de continuer. Je marchai dans le froid. Je sentais mes jambes lourdes, difficiles à trainer.

C’est alors que j’entendis la sonnerie du téléphone.

« - Allo ? Dis-je d’une petite voix.

- Nana ! Où es-tu ? hurla Nonore, inquiète.

- Je suis dehors, pourquoi ?

- Mais…mais qu’est ce que tu fiche dehors à cette heure-ci ? En étant malade en plus!

J’entendis des mécontentements à travers le combiné. La voix du combiné était plus grave que la première. Bang.

- Tu te rends compte que c’est imprudent de ta part de sortir à une heure pareille ? me dit Bang en me sermonnant, Où es-tu ?

- Hum, je ne sais pas vraiment….

- Où as-tu voulu aller ?

- A la pharmacie.

- Mais pourquoi ?

- Je ne trouvais pas mes médicaments, et comme je ne me sens pas bien…

- Ne bouge pas, on arrive.

- D’accord.

- Mais reste en ligne, Elena.

- Pas de ….

Je me sentis partir en arrière. Mon corps était faible et je ne pourrais pas tenir plus longtemps. Je décidai, malgré les plaintes de mon corps, de continuer vers la pharmacie. Deux minutes plus tard, j’entrai dans le bâtiment, affaiblie et livide.

« - Mademoiselle, me dit un homme en blouse, vous me semblez souffrante.

- Oui, je viens chercher des médicaments pour la fièvre car j’ai égaré ceux que le docteur m’avait prescrits. »

J’entendis des voix à travers le combiné de mon téléphone, j’étais trop fatiguée pour répondre. Quelques secondes plus tard, l’homme qui se trouvait être le gérant de la boutique m’aida à m’asseoir sur l’une des chaises de la pharmacie. Par la suite, il me donna des médicaments et me pria de rester ici. J’acquiesçai, heureuse que mon périple s’arrête ici.

Pendant ce temps là …

« - Bordel, mais elle est inconsciente ou quoi ? hurla Zelo.
- Au lieu de t’énerver, partons à sa recherche. » Répliqua Sokonie.

Une sonnerie de téléphone se fit entendre. C’était celle de Bang. Le Leader du groupe décrocha et l’inquiétude sur son visage fit place à l’horreur.

« - Comment ça ? Vous voulez que je mette en hauts parleurs ? On écoute. Allez-y, Monsieur.

Tout le groupe était attentif.

« - C’est moi, reprit le directeur, je vous ordonne de rester aux dortoirs jusqu’à nouvel ordre. Des personnes en ont contre nous. On a été cambriolé il y a peine une heure et on a essayé d’agresser un de nos agents chez lui, il y a environ dix minutes. Je ne sais pas encore les motivations, mais ils sont dangereux et n’hésiteront pas à tuer.
- Mais Papa…dit Sokonie.
- Il n’y a pas de mais qui tienne, jeune fille.
- Monsieur, nous avons un problème! répliqua Jason, Elena est sortit.
- Quoi ? Vous plaisantez ? elle est malade !
- Elle ne trouvait plus ses médicaments, et nous, et bien nous sommes dehors.
- Putain, rentrez tout de suite !
- Monsieur, nous ne pouvons pas, c’est notre amie… essaya Jong up.
- J’arrive dans cinq minutes, restez là où vous êtes. »

Le directeur raccrocha, visiblement énervé. Les membres du groupe étaient contrariés mais ils devaient se plier aux ordres. Après deux minutes d’attente, une voiture déboula, c’était celle du directeur.

« - Bon, allons- y ! » s’énerva l’homme. A ces mots, tout le monde se mit en marche pour retrouver leur camarade.

Retour à la pharmacie…

Étrange était le mot pour décrire la rue. Elle était déserte. Aucun passant n’était passé depuis un quart d’heure, et au fond de moi, l’inquiétude commençait à grimper. Soudain deux hommes rentrèrent, armés jusqu’ au cou. Un du trio tua le gérant en lui tirant une balle dans la tête. Je décidai de courir seulement on me tira vers l’arrière. C’était l’un des hommes. Il me prit dans ses bras et sortit de la pharmacie, accompagné de ses acolytes.
Mes hurlements étaient vains. Personne ne m’entendait ou me venait à l’aide.

« - Elena ! » cria HimChan, suivi de tout le groupe. Un des agresseurs commençait à tirer sur eux. Je fus balancée dans un van noir, entourée de cinq autres hommes.

Mes larmes coulaient à flot. Je ne voulais pas mourir.

« Laissez-moi partir ! Demandais-je en suppliant.
- La ferme. Répondit un des mecs.
- S’il vous plait….
- Tu serais prête à tout pour qu’on te lâche n’est-ce pas ?

Je ne voyais pas où l’homme voulait en venir. C’est quand je vis son doigt commençant à toucher mes seins que je me rendis compte de son allusion perverse.

-Allez vous faire foutre, lui dis-je en lui crachant au visage.
- Petite trainée ! » Répondit-il en me frappant.

Un coup, puis deux, puis trois… La violence fusait et je crus qu’il n’allait jamais s’arrêter. Cependant, un homme arrêta le bras de mon bourreau.

« -On doit la ramener vivante, Ok ? Alors calme-toi. »

Le concerné soupira d’agacement, et reprit place dans son siège en me toisant du regard.

« - Pourquoi moi… chuchotais-je pour moi-même. J’étais venue pour danser, pour montrer que les sacrifices que j’ai fais n’étaient pas dérisoires. Je devais et voulais montrer que la danse, c’est toute ma vie, que c’est une partie de moi. Je n’ai rien fait de mal…

- Tais-toi, putain ! me redit mon bourreau.

- Pourquoi devrais-je me taire ? lui répondis-je, énervée.

- Si tu souhaites effectuer le trajet en tant que personne dite vivante, tu devrais te taire. répliqua l’homme qui avait empêché son coéquipier de me tuer.

- Conseils de tueurs c’est ça ? répliquais-je.

- Tu peux le prendre comme ça. » répondit-il avec une moue amusée.

Je me renfrognai de plus en plus. Je ne savais pas qui était ces hommes mais j’avais l’intime conviction que tout cela était en rapport avec notre inscription au show. J’observais le véhicule autour de moi. Aucune porte possible à ouvrir. Les larmes commençaient à jaillir de nouveau. De plus, il faisait froid.

« - Vous n’avez pas le chauffage ? Demandais-je.

Ma réponse fut le silence. Soit, je me tairais dorénavant. Le van freina brusquement, m’entrainant alors à l’avant du véhicule. Je fus retenue par mon bourreau.

« - Cela serait trop facile pour toi de mourir dans un accident de voiture. » me dit-il d’une voix à faire froid dans le dos. Le conducteur accéléra. Il emboita cent mètres plus loin, à la prochaine sortie à droite. Je fus balancée contre mon bourreau, qui gémissait de douleurs. Je ricanais intérieurement et me félicitait de mes trois kilos en trop. Le véhicule s’arrêta. Les hommes descendirent tandis qu’une personne me mit un sac sur la tête. Le vent caressait ma peau me faisant frissonner de plus belle.

Une porte claqua. Je fus installée sur une chaise et quelques secondes plus tard, on me rendit la vue, en enlevant le sac.
Nous étions dans un hangar. Lugubre était le mot qui correspondait bien. Je voyais des rats et des souris qui grouillaient dans les coins. A priori, nous devions ne pas être trop loin de la circulation car on entendait les klaxons ainsi que des crissements des pneus.

« - Pourquoi suis-je la ? Demandais-je à une femme. Elle était grande et possédait une longue chevelure rousse. Habillée toute en noir, elle me faisait penser à une héroïne de dessins animés. Elle me toisa d’un air dédaigneux.

- Tu le seras bien assez tôt, me répondit –elle.

La panique commençait à monter, ainsi que des larmes.

« - Je veux rentrer chez moi … »

Soudain, la porte du garage s’ouvrit et laissa entrer une berline noire. Le véhicule s’arrêta à quelques mètres de là où je me trouvais. Un homme sortit, accompagné de plusieurs gardes.
L’homme devait être âgé d’une quarantaine d’années : il était grand et possédait un bouc sur le menton.

« - Alors c’est elle ! déclara t-il.

- Oui, monsieur ! répondit mon bourreau.

- Très bien. »

L’Homme s’approcha.

« - Alors jeune fille, tu as peur ?
- Non, pas du tout …. Ecoutez, j’ai de la fièvre, je viens de me faire kidnapper et vous avez une tête à faire flipper le meilleur tueur à gages, alors pourquoi j’aurais peur sérieusement ?
- Tu as de l’humour, ma petite mais plus pour très longtemps.
- On verra ça. Bref, pourquoi vous m’avez emmené ici ?
- Pour discuter.
- Discuter avec un inconnu ?
- Il vaut mieux pour toi que tu coopère.
- Sinon ?
- Tu verras mais si tu ne veux pas qu’il t’arrive quelques incidents, je te conseille de m’écouter.
- Mais bien sûr !

A ma réponse, la pointe du revolver appartenant à la femme fut pointée contre ma tempe gauche.

« - Je te conseille de te la fermer et d’obéir ! me dit-elle, énervée.
- Contrairement à vous, je ne suis pas la chienne de service, donc je n’obéis pas au premier venu. »

Elle m’asséna une gifle magistrale.

« -Doucement, Oxanna. On a besoin d’elle. Mais toi, petite, tu vas sagement m’écouter. Je vais te demander un immense service qui je suis sûre sera fait avec amour et gentillesse.

- Allez-vous faire foutre !

-Allons, allons. Ecoute avant de m’insulter : tu vas saboter la participation de ton groupe au concours de danse et de chant.
- Oh mais bien sûr ! Vous pensez que d’un claquement de doigts, je vais saboter la chose la plus importante pour moi ? Vous savez que vous devriez tenter de percer dans le cirque en tant que clown ? Votre humour se révélant aussi mauvais que le leur, je suis certaine que vous vous entendrez parfaitement.

- Tu devrais écoutez la suite qui se révélerait soit disant passant, très intéressante.

- Sincèrement, je n’en ai rien à foutre de votre demande.

- Laisse-moi terminer. Si tu ne fais pas ce que je te demande…
Au fur et à mesure qu’il continuait sa phrase, je me décomposais.

Cela faisait douze heures qu’Elena était enlevée. Le directeur était au téléphone avec la police tandis que les membres du groupe s’étaient réunis dans le salon. Nonore et Sokonie pleuraient tandis que Zelo rageait dans son coin. Après son appel, le père de Sokonie se dirigea parmi eux.

« - Ils la recherchent mais pour l’instant, aucun résultat, expliqua le directeur.
- On devrait y aller nous même ! répliqua Zelo.
- Calme-toi, Zelo répondit Bang.
- Papa, ils vont la retrouver hein ? demanda sa fille.
- J’espère de tout mon cœur. »
Soudain, la sonnerie de la porte fut actionnée. Tous se regardèrent, curieux de savoir qui pouvait les déranger dans cette situation. Mégumi se leva et ouvrit la porte, en poussant un cri.
« - Oh mon Dieu ! Jason, appelle les pompiers. Les autres, venez m’aider ! »
D’un seul homme, tout le monde rejoignit la porte d’entrée.


J’avançais un pied devant l’autre sans pour autant regarder là où j’allais. La sueur dégoulinait sur mon corps et elle faisait cohabitation avec la pluie qui se déchainait depuis une heure déjà. Je me surprise à me trouver devant une porte en marbre noir. Pendant quelques secondes, je ne savais plus où j’étais. Pourtant, je sentis ma main se soulever et je vis mes doigts actionnant la sonnette. Une femme ouvra la porte et je vis sur son visage la surprise et le soulagement.

« - Mal….. » fut le premier mot sortit de ma bouche. Les yeux de Mégumi s’écarquillèrent quand elle vit du sang sur l’une des manches de mon manteau.

« - Oh mon Dieu ! Jason, appelle les pompiers. Les gars, venez m’aider ! »

Jason fut en quelques secondes dans mon champ de vision. Je sentis mon corps se soulever. Le directeur était entrain de me porter pour m’emmener dans le salon. Il me déposa sur le sofa et je fus alors entourée d’une douzaine paire d’yeux inquiets.

« - Unnie, tu as mal ? demanda Nonore, le regard embué de larmes.
Etrangement, aucun mot ne sortait de ma douche. Juste un grognement.

« - Elena, ne t’inquiète pas. Les pompiers vont bientôt arriver. Ils seront là d’une seconde à l’autre »

Sokonie toucha mon front. Il se révélait brulant, tout comme les autres parties de mon corps.

« - Mal.. » sortit de nouveau de ma bouche.

« - Tu as mal où ma chérie ? demanda Himchan.

« - Là … lui répondis-je en mettant ma main sur mon ventre.
Himchan commença à enlever mes mains quand il vit mon tee-shirt, taché de sang lui aussi. Des cris d’horreur sortirent de la bouche des filles. Min n’en pouvait plus de voir tout ce sang, elle partit dans sa chambre. Le directeur poussa gentiment Himchan afin de regarder ce qui se trouvait sur mon ventre. Quelle ne fut pas sa stupeur quand il vit une plaie béante.

« -Bordel... Ces connards l’ont torturée… s’énerva le directeur. Zelo, quant à lui avait ma tête sur ses genoux. Je sentis ses doigts se raidir quand il vit la blessure.

« - Je vais les buter… l’entendis-je chuchoter.

Un « Pardon, Sushi » vint casser l’ambiance sombre.

« - Nana, pourquoi t’excuse tu ? demanda Jason, surpris.
- Pour avoir bousillé ton manteau. »
Il me sourit.
« - Pour l’instant, on s’en fout de mon manteau. Il faut qu’on te soigne. Alors on va t’emmener à l’hôpital, tu vas te rétablir et ensuite on verra ce qu’on peut faire de mon manteau »

J’acquiesçais, trop faible pour répondre.

Mes paupières devenaient lourdes. Je me sentis partir.

« - Nana, reste ! Nana, écoute-moi ! cria Bang.
- Papa, cria Sokonie, fais quelque chose ! »
Ce fut les dernières paroles que j’entendis avant de sombrer dans un monde rempli de cauchemar.


« - Maman ! Tu es où ? »
« - Tu es où ? »
Un homme.
Puis deux.
Puis trois.
Une femme au milieu.
Cris.
Pleurs.
Sang.
Maman.


La lumière m’aveuglait. Mes paupières s’ouvrirent avec lenteur. Tout était blanc autour de moi.
Des formes se dessinèrent autour de moi. Elles devinrent plus nettes quelques secondes après. Je distinguais le visage de Nonore, celui de Sokonie ainsi que celui de Min.

« - Elle se réveille ! cria Nonore.
Nana tu m’entends ?
- Evidemment que je t’entends ! »

A ma réponse, elle se jeta dans mes bras.

« - Ouille ! Attention ma puce. »

Je vis alors que derrière Min se trouvait Bang, Zelo, Dae, Jongup, Himchan,Youngjae mais aussi le directeur et Mégumi.

« - Comment tu vas, Miss ? demanda le directeur, qui semblait avoir vieilli de dix ans vu les problèmes qui survenaient brutalement.
- Je vais bien Monsieur, ne vous inquiétez pas pour moi. Lui répondis-je avec mon plus beau sourire.
- Elena, tu te rends compte que tu as été enlevée alors ne nous dis pas de ne pas nous inquiéter pour toi. Nous sommes tes amis. Répliqua Bang.

A ces mots, je détournai le regard. Oui, c’était mes amis. Mais resteraient-ils mes amis s’ils savaient ?

- Elena, nous savons que c’est dur pour toi. Mais il faut nous dire ce qu’il s’est passé là-bas…expliqua Mégumi, gênée.

Là- bas? … Je n’ai pas envie d’en parler. Je ne dois pas en parler.

- Pourquoi ? demandais-je.
- Pardon ? hoqueta Mégumi.
- Pourquoi tu devrais savoir ?
- Mais c’est pour t’aider que nous devons savoir.
- Je ne vois pas en quoi cela pourrait m’aider de reparler de ce qu’il s’est passé là-bas.
- Mais il faut bien que tu portes plainte ! s’énerva Zelo.
- A quoi ça servirait ? répondis-je.
- Es-tu sérieuse dans tes propos ? s’étonna le directeur.
- En quoi cela va-t-il faire avancer les choses ?
- Mais tu es bornée ma parole, cria Zelo.
- Pas la peine de prendre tes grands airs, Maknae.

Habituellement, Zelo ne le prenait pas mal car je le disais d’une façon gentille sauf que la le « maknae » était méprisant. Désolé Zelo…..

Cependant, Il ne pouvait l’entendre. Il me regarda avec colère et sortit de la chambre. Je baissai la tête, honteuse. Les autres du groupe me regardèrent avec étonnement. Le directeur me regarda, tristement.

- Excuse-nous. C’était beaucoup trop tôt pour toi.
- Où sont les autres ? demandai-je, désireuse de parler d’un autre sujet.
- On t’expliquera plus tard, miss. Répondit Himchan.
- Non. Maintenant.

Le directeur regarda le groupe et dirigea son regard vers moi.

« - Pour tout avouer, vous n’êtes plus que cinq danseurs…. Expliqua le directeur, désolé de la situation.
- Quoi ? mais pourquoi ?
- Vu la situation avec tous nos problèmes, les parents ont souhaité annulé la participation de leurs enfants.
- Mais ils n’ont pas le droit ! criais-je.
- Calme-toi. Dit Bang en me prenant dans ses bras
- Mais… Mais c’est de la folie ! et notre participation au show alors ? demandais-je, paniquée.
- Exceptionnellement, on nous a accordés l’autorisation de participer avec seulement cinq danseurs. »

Je soufflai de soulagement. Je commençai à me lever à débrancher les machines.

« - Nana, je peux savoir ce que tu fais ? demanda Youngjae.

- Bah, je pars. Je suis soignée. On peut commencer les
répétitions.

- Mais bien sur ! répliqua le garçon avec un ton ironique, tu va me faire le plaisir de t’asseoir dans ton lit et d’attendre le médecin afin qu’il donne son feu vert. »

Je bougonnai dans mon lit. Enervée, je mis mes écouteurs dans mes oreilles et actionna mon Ipod afin d’écouter encore et encore « One shot » des B.A.P. Tout le monde s’accordait qu’ils avaient du talent. Leur clip était juste fabuleux et la chorégraphie était sublime. Unique. Parfaite.

Le directeur me tira de ma rêverie quand il commença à discuter d’une soirée qui devait se dérouler ce soir.

« - De quoi parlez-vous ? Demandais-je intriguée.

- De la soirée à laquelle nous devions participer ce soir. Elle réunira tous les groupes Kpop et nos concurrents mais vu ton état, il est préférable que nous annulions.

Je vis la déception sur chaque visage qui m’entourait.

« - Vous n’avez qu’à y aller sans moi ! Proposais-je. Mégumi restera avec moi, et vous et bien vous pouvez y aller.
- Non, on est un groupe ! s’écria Bang.
- Si personne n’y va, ils vont croire qu’on à peur alors par pitié allez-y !
- Tu es sûr ? demanda le directeur.
- Oui, allez-y !
- Mais enfin Papa, s’écria Sokonie, on ne peut pas la laisser toute seule !
- Elle a fait son choix, répondit-il en me regardant, mais elle peut venir dans les coulisses si elle le souhaite. Elena tu viendras ?
- Avec plaisir ! » répondis-je.

Quelques minutes passèrent. Quelqu’un entra sans toquer. C’était le médecin.

« - Mademoiselle, comment vous sentez vous ? Me demanda t-il.
- Comme si, on m’avait roulé dessus pour tout vous dire.
- Je vois. Vous sentez vous encore fiévreuse ?
- Non, je pense que c’est bon.
- Très bien. Monsieur, dit-il en s’adressant au directeur, j’ai deux trois mots à vous dire. Si c’est possible dehors. »

Le directeur accepta et nous laissèrent seuls.

Quelques minutes plus tard, notre supérieur revint.

« - Bon, Elena tu es autorisée à sortir, mais tu dois limiter les efforts pour éviter que ta plaie se ré -ouvre. Le médecin dit aussi que ta blessure au ventre vient d’une arme blanche. La police a été alertée et elle viendra t’interroger demain. Tu ne me laisse pas le choix Elena. Tu dois raconter. Tu as failli passer de l’autre côté. »

- Il ne s’est rien passé, monsieur. Dis-je en soupirant.
- Alors comment expliques-tu cette blessure ?
- J’ai du tomber sur quelque chose d’aiguiser.
- Elena, arrête ton bordel ! s’énerva Jason. Pourquoi refuses-tu de nous dire ce qu’il s’est passé ?
- On t’a vu te faire enlever, Elena ! reprit Him chan. Alors dis nous pourquoi ? Qu’est ce qu’ils t’ont fait ?
- Rien. Arrêtez.
- Non, on n’arrêtera pas. Crois – moi Nana, dit Bang, on va te faire parler.
- Cela ne servira à rien. Dis-je, en commençant à me lever. C’est bon, vous avez terminez avec les questions ?
- Ne crois pas qu’on va te laisser, Miss. » Répliqua le directeur.

Je commençai à ranger mes affaires quand Zelo rentra dans la chambre. Il ne me daigna pas un seul regard, ni un sourire. Il doit m’en vouloir. Il parla à Bang durant quelques secondes et partit avec Jong up et Him chan. Nonore ainsi que Soko m’aidèrent à m’habiller dans la salle de bains tandis que Min appelait sa mère.
Sortie de la salle de bain, je m’avançai vers Monsieur Sung.

« - Monsieur, vous n’avez pas appelé ma mère ?
- Pas encore, pourquoi ?
- S’il vous plait… Ne l’appelez pas…
- Mais Elena, sois raisonnable, il faut …
- Ca pourrait être pire…
- Que veux-tu dire par là ?

Les garçons étaient revenus. Tout le monde s’immobilisa à l’entente de mes paroles.

- Elena, reprit le directeur surpris, que veux-tu dire par là ?
- Ne l’appelez pas, ça serait pire ;
- Pire ? pourquoi ? demanda Zelo.
- Nana, tu dois nous faire confiance ! s’écria Nonore.
- Si quelqu’un te fait du chantage, tu dois nous le dire ! dit Kim Tae Sung.
- Je… Je … Laisser tombez… » dis-je, en sortant de la chambre avec mes affaires.
- ELENA ! cria Zelo.
- Zelo, calme-toi ! on en parlera à la maison ! » répliqua Youngjae.

Nous sortîmes de l’hôpital quand un mini- van se dressa devant nous. Nous montâmes dedans Personne ne parlait. Quand nous arrivâmes aux dortoirs, je couru dans ma chambre, en me jetant sur mon lit. Ma blessure me faisait mal.

« - Aie !
- Elle te fait mal ta blessure ? demanda Nonore, qui était rentrée dans la chambre.
- Oui, assez. Tu vas bien ?
- Je n’ai pas beaucoup dormi, Nana…. Dit –elle, en ayant les larmes aux yeux ;
- Je suis désolée Dongsaeng…
- Ce n’est pas grave, tant que tu es de retour avec nous, c’est le principal.
- Oui. C’est le principal dis-je en répétant.
- Elena, tu ne veux pas me dire ce qu’il s’est passé ?
J’inspirai profondément.
- Non, je ne veux pas.
- Pourquoi ?
- Parce que c’est mieux comme ça.
- Tu me le diras un jour ?
- Je ne sais pas. Nonore, tu veux dormir un peu ?
- Avec toi ?
- Oui, je fais de la place dans mon lit.
- D’accord » me dit-elle avec un sourire.

J’ouvris ma couette et mon amie se glissa contre moi. Je sentis mes yeux tombés, alourdis par la fatigue. Je sombrais alors dans le pays des rêves.

Quelques heures plus tard…

Je me réveillai, en ayant froid. Nonore m’avait piqué toute la couette. La Chipie ! N’étant plus fatigué, je décidai de me lever. Sans un bruit, je m’habillai en tenue de danse. J’avais le besoin de danser. Ce besoin vital de voir que tout était comme avant.

Je sortis dans le couloir désert. Je marchai lentement dans la pièce qui nous sevrait de salle de danse quand on le souhaitait. Personne n’était là. Très bien.

Je rentrai dans la salle, et marcha vers la chaine hi fi. Je décidai de danser sur « Sambame » du groupe Un dos tres. Je commençais à bouger mes jambes, avec lenteur pour voir. Je ne voulais pas aller trop vite, seulement l’appel de la danse fut le plus fort.

En entendant le refrain, je fus obligé d’accentuer la vitesse, bougeant ainsi ma cicatrice.

« - Bordel… » M’écriais-je.

Ma blessure me faisait horriblement mal, quand je dansais. Je ne pouvais encore danser. Mais j’en décidai autrement. Je recommençais à bouger malgré cette douleur persistante et horrible. Je commençais à bouger, de nouveau. Je m’étais fixée l’objectif de terminer la chanson.

A la dernière note, je restai dans la position finale. La chanson terminée, je m’écroulai par terre, en pleurs.

« - Elena ! » Entendis-je quelqu’un crié.
Je vis le visage de Zelo, inquiet.
« - Elena, qu’est –ce qui se passe ? Me demanda t-il inquiet.

Je ne pouvais répondre. Il me prit alors dans ses bras, comme un parent portant son bébé.

- Hey, me dit-il en murmurant, je suis là. Je suis prêt de toi. Dis-moi ce qui ne va pas.
- J’ai mal…
- A ton ventre ?
- Oui.
- Il est encore trop tôt pour te remettre à danser. »

A ses mots, mes yeux se remplirent de larmes, et je sanglotai dans ses bras.

« - Nana, je ne t’ai pas dit que tu ne pouvais plus danser. Il faut juste que tut e repose pendant quelque temps. »
Malgré le fait qu’il me rassure, je ne pouvais m’empêcher de pleurer.
« - Ils m’ont enlevés cela…
- Ils t’ont enlevé quoi ? Elena, de qui tu parles ? par pitié, dis le moi.
- Eux…. Ils m’ont empêchés de danser… je ne peux plus…
- Comment ça… ? demanda t-il, vraiment ahuri.
- Je ne peux pas.
- Elena, il faudra le dire un jour…
- Je sais… »

Aucune autre parole ne sortit de nos bouches. Nous restâmes dans cette position durant quelques minutes. Je m’endormis à nouveau. Cependant, quand il bougea, cela me réveilla.

« - Pardon, miss. Je t’ai réveillé …
- Pas grave, mon maknae. Lui dis-je avec un sourire. Tu veux que je me lève ?
- J’étais venu pour m’entrainer mais non, reste.
- Non, Zelo. Entraine-toi. Je te regarde. »

Je me levai et alla m’asseoir sur le canapé qui se trouvait au fond de la salle quand Bang entra dans la pièce.

« - Zelo, je te cherche depuis tout à l’heure ! C’est bientôt l’heure de partir, il faut que tu ailles te préparer ! »

Le maknae partit comme une flèche. Bang s’approcha de moi et prit place à côté de moi.

« - Alors, prêt ? Demandais-je à Bang.
- Oui, me répondit-il avec son sourire.
- Cool, tu m’excuse, faut que j’aille me préparer pour être un minimum présentable ! » lui- dis, en rigolant.

Je partis de la pièce et entra dans ma chambre, je vis une Sokonie et une Nonore plus que fébriles.

« - Vous êtes magnifique les filles ! Leur dis-je.
- Ah oui ? demanda Nonore, avec un regard pétillant.
- Oui, vraiment.
- Nana, il faut que tu te dépêche de prendre ta douche car la styliste et la maquilleuse t’attendent.
- Pourquoi ? je ne participe pas au show.
- Oui, mais tu vas sans doute venir sur le plateau donc faut te faire toute belle.
- D’accord Chérie. »

Quelle ne fut pas la surprise, quand je sortis de la douche, de voir la coiffeuse et la maquilleuse, impatientes de me pouponner.

« - AAAAAAh elle est sortit, cria la coiffeuse, ma chérie on va s’occuper de toi ! »

J’acquiesçai avec un sourire.

Pendant près d’une demi-heure, je fus une poupée. Le résultat était bluffant comme pour Nonore et Sokonie.

« - Maintenant, Ouste ! reprit la coiffeuse, direction la styliste. Elle t’attend dans le salon ! »

Je marchai vers le salon qui s’était transformé en magasin de vêtements. Il y en avait partout. La styliste décida de m’habiller tout en noir. Pantalon en cuir, chaussures à talons, haut en dentelles. Bref, j’étais transformée.

Je me dirigeai vers le groupe où tout le monde m’attendait.

« - Prête ? me demanda le directeur.
- Oui, monsieur.
- Tu vas sans doute monter sur le plateau, rejoindre les autres.
- C’est ce que j’ai cru comprendre.
- Tu vas mieux ? me demanda Jason
- Oui, ça va ! lui répondis en souriant.
- Très bien, les enfants partons ! nous avons une demi-heure de route. »

Nous partîmes dans les temps. Le voyage se passa entre rires et excitation. J’étais assise à côté de Zelo et de Him chan. Je me penchai vers mon maknae.

« - je suis désolée… Lui dis-je en chuchotant.
- Désolée de quoi Puce ?
- De m’être emportée à l’hôpital….
- Oublie ! » me dit-il en souriant.

Je m’étais donc réconcilié avec Zelo. Un bon point. Tout le monde commença à stresser à la vue du building qui possédait d’innombrables plateaux accueillant les plus grandes stars de la Kpop. Les B.A.P avaient l’habitude d’y aller. Je vis Jason qui commençait à trembler d’excitation. Pareil pour Min.

« - Alors les enfants, détendez-vous. Vous n’allez pas interpréter une chorégraphie. Ils vont juste vous poser des questions et pourquoi faire des Battle de danses contre vos concurrents. Vous êtes prêts ?

- Oui ! » crions-nous à l’unisson.

Nous descendîmes de la voiture. De nombreux flashs de journalistes crépitèrent à notre encontre. Tout le monde se dépêcha d’avancer vers l’entrée du bâtiment. Enfin dedans, nous montâmes au troisième étage, là où se trouvaient les loges. Je retrouvai Ivan, mon traducteur des auditions dans le couloir.

« - Oh bonjour monsieur Ivan ! Lui dis-je en le croisant.
« - Appelle-moi directement Ivan. Comment tu vas ?
- Je vais bien et vous ? je vous ai perdu de vous depuis le feu.
- Je me suis échappé par une autre sortie. Sachant que tout le monde était sain et sauf, je suis rentré chez moi.
- D’accord.
- Je suis heureux de voir que tu as réussi à rentrer dans le groupe. Félicitation !
- Merci beaucoup ! lui répondis avec un sourire franc.
- Je pense que tu dois y aller, à plus tard.
- A plus tard Ivan ! »

Je couru pour rejoindre les autres qui m’attendaient dans l’ascenseur.

« - C’était qui Unnie ? demanda Nonoore.
- C’était mon traducteur durant les auditions.
- Ah ok. »

Après trois étages, nous nous rendîmes dans nos loges. Le directeur annonça que nous serions les derniers à venir sur le plateau. Notre entrée se fera sur « One shot » des B.A.P.

L’émission avait déjà commencé. Dix minutes plus tard, nous étions appelés pour passer.

Tout le monde se regarda et chacun se jeta dans les bras des autres. Nous étions surexcités mais apeurés à cause du stress.

« - Les filles, leur dis-je, on rentre le ventre, on serre les fesses et on se cambre ! »

J’entendis la voix du présentateur.

« - Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs. Je vous présente les « Eternal dance »

La chanson commença. Nous devions faire notre entrée. Nonore, Min, Sokonie et moi passions les premières. La première chose que je remarquai fut les projecteurs qui étaient braqués sur nous. Les garçons suivaient derrière. En voyant les B.A.P, le public se mit à applaudir avec frénésie. Nous prîmes place dans un grand canapé. J’étais entourée de Zelo et de JongUp.

Je regardai les autres groupes qui se trouvaient en face de moi. Je vis les Exo-K, ainsi que les 2pm qui participaient aussi à cette compétition mais quelque chose m’intrigua. La fille qui faisait partit du groupe Exo-K. Je la connais. C’est Gaby.

Je me retournai vers le directeur, qui semblait furibond.

« - Monsieur Ka, le manager des Exo-K arrive dans quelques secondes avec la nouvelle recrue ! » précisa le journaliste aux spectateurs.

Une nouvelle recrue ?

« Ah les voilà ! Monsieur Ka avec Chaerin ! »

Mon pouls s’arrêta. Mon sang se glaça dans mon corps. Je devins livide. Je commençais à trembler. Des larmes coulèrent sur mes joues.

C’est lui…………

Nonore se retourna vers moi et donna un coup de coude à Jong up. Il me regarda, étonné et appela Zelo.

Zelo tourna sa tête vers moi, inquiet. Je ne pouvais m’empêchais de trembler. Je sanglotais. Je commençai à me lever. Le présentateur s’approcha de moi.

« - Vous me semblez pas bien ? Voulez- vous un verre d’eau ?
- Ca ira, merci beaucoup.
- Nana, qu’est ce qui se passe ? me demanda Jason en chuchotant. Rassis- toi.
- Oui mais je ne me sens pas bien.
- Ta blessure ?
- Je n’en sais rien. »

Le directeur se pencha vers moi et me demanda si je voulais partir.

Je refusai, ne voulant pas gâcher la soirée.

« - Ah ! Et voici la nouvelle recrue du nom de Chaerin ! »

La jeune femme était resplendissante.

Putain… pas elle…. … Ce Salopard…

Monsieur Ka me regarda. Il regarda ma sœur et posa sa main sur son épaule et déclara :

« - Celle-ci est ma préférée. Elle a du talent et sera m’impressionner. »

Sale chien….

Je vais te tuer…..

Je bouillonnais de l’intérieur. Sokonie me pria de me calmer mais je ne pouvais pas.

Non je ne peux pas.

Je n’ai pas le choix.

Il me tient. Il nous tient tous.

Un seul faux pas, et il exécute ce qu’il a prédit.

Un seul faux pas et je condamne à mort des innocents.

Un seul faux pas et je tue ma sœur.

Ma sœur…. Chaerin…..